L’Ombre des forêts

Jean-Pierre Martinet

« Quand viendront les grandes pluies d’automne, qu’aurons-nous fait de nos pauvres vies ?


Avec une nouvelle postface d’Éric Dussert, et une lettre inédite de l’auteur.


Un roman comme dernière tentative avant d’abandonner le métier d’écrivain qui condense à lui seul tout le talent de l’auteur pour jouer avec nos émotions.

Quatre personnages : Céleste, Monsieur, le duc de Reschwig et Rose Poussière, comme autant de figures perdues dans la ville de Rowena écrasée par le soleil d’été.

Ils suivront chacun leurs trajectoires erratiques, et c’est à une perdition orchestrée à laquelle on assistera, fascinés par la beauté de ce désespoir sans faille.

22 € — 320 pages — Parution : 18/01/2023 — ISBN : 9782956166047 — Format : 13 x 18 cm
1er tirage — Impression offset : Corlet — Papiers : Fedrigoni — Graphisme : AAAAA Atelier

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L’auteur :

Jean-Pierre Martinet (12/12/1944 —18/01/1993) se définissait ainsi: « Parti de rien, Martinet a accompli une trajectoire exemplaire : il n’est arrivé nulle part. »

On ne peut que le contredire ! Malmené de son vivant par une critique trop tiède et un lectorat effrayé par la noirceur de ses textes, il trouvera enfin la reconnaissance qui lui était due, mais de manière posthume, suite à la réédition complète de son œuvre.

L’extrait :

« Rien.
Personne.
Céleste sentait qu’elle ne tarderait pas à avoir un malaise. Il y avait déjà un bon moment qu’elle avançait sans plus très bien savoir où elle allait ni dans quelle ville elle se trouvait. Sans doute le soleil. Elle n’avait jamais supporté le soleil, surtout au mois d’août, lorsque la lumière était si aveuglante qu’il lui fallait presque fermer les yeux pour ne pas être prise de vertige. La rue était déserte, à perte de vue. Au fond, elle préférait cela. Rien de plus humiliant que de s’effondrer sur le trottoir, devant une foule de badauds indifférents. Elle se laissa tomber lourdement sur un banc, et essaya de reprendre son souffle. Comme elle n’y parvenait pas et que son cœur battait toujours la chamade, elle s’allongea, en se servant de ses deux sacs à provisions comme d’un oreiller. Ainsi, la sensation d’être dans un lit était presque parfaite, bien que l’oreiller fût un peu dur et qu’il n’y eût comme drap que le ciel d’août, mesquin et souillé, d’un blanc sale qui lui rappelait les lingeries douteuses, négligemment jetées au pied des lits défaits, qu’elle avait entassées consciencieusement pendant des années dans les placards des maisons où elle servait de bonne à tout faire. Elle prononça à voix basse des mots comme « véranda », « glycines », elle ne savait pas très bien pourquoi, mais cela l’apaisait, et, peu à peu, son cœur se remit à battre à un rythme plus normal. Au-delà du ciel, elle sentait palpiter une autre lumière, un peu sauvage, instable et douloureuse. Elle imagina les saisons futures, celles que, sans doute, elle ne verrait jamais. D’habitude, cette idée la révoltait. Le monde sans elle ? Impossible. À mourir de rire. Juste une parodie de la vie, un pauvre spectacle à la limite de l’obscénité. Ce n’était même pas envisageable. Mais maintenant, au fond, crever là, sur ce banc, lui était assez indifférent, pourvu que cela se passât vite et qu’il n’y eût personne pour tenter de lui porter secours. Surtout pas d’hôpital. »

On en parle :

Libération

« Le roman plane loin de toute actualité, mais il fait partie de ces textes cultes pour quelques-uns, du carré de précieux que l’on offre, que l’on extrait de l’étagère pour le feuilleter religieusement, que l’on réédite avec soin. A voir la physionomie de l’objet, belle couverture, fonte typographique originale, on comprend que les éditions de l’Atteinte ont mis du cœur à sortir l’ouvrage. » Frédérique Roussel

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Le Monde des livres

« Si Martinet ne semble peindre que le grotesque du corps, la misère des affects et la chienlit des désirs, c’est qu’il incarne, à lui seul, l’impatiente douleur d’exister. […]L’Ombre des forêts, testament d’un poète laminé par l’indifférence critique, devrait être, à tout le moins, notre ultime raison de croire en la postérité des plumes âcres mais souveraines » Claro

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Sud-Ouest

« Le lot quotidien des humains peint par Martinet ne respire pas la joie, loin de là, mais sa prose les magnifie à chaque page. » Alexandre Fillon

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La Semaine

« L’Atteinte, portée sur des œuvres singulières, commence une quête […] : reprendre les droits du roman afin de lui offrir, manière d’éviter les affres de l’oubli, une seconde vie aux lumières ténébreuses. » Pierre Théobald

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Untilted Magazine

« Roman sombre et nocturne, L’Ombre des forêts se laisse dévorer avec un sentiment de malaise et de fascination. » Mathilde Ciulla

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La Grande librairie

Présentation par Marianne Bétinas de la librairie l’Astragale lors de l’émission spéciale Cannes.

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Magazine Initiales

« C’est un livre dur mais sublime. Martinet est un alchimiste qui transforme les pulsions les plus atroces et les peurs les plus terribles en beauté bizarre. Son style musical, qui joue des torsions mélodiques, envoûte. Une œuvre singulière, que tout le monde devrait lire pour se faire un avis. » Raphaël Le Toux-Lungo

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Vanity Fair

Les 10 meilleurs livres de l’année 2023 selon Vanity Fair : « Il faut avoir le cœur bien accroché, tant l’auteur se plaît à distiller une noirceur absolue et à nous faire avancer dans un univers oppressant. Pourtant, on en redemande toujours avec Martinet. » Hugo Wintrebert

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Des prix ?

Sélectionné pour le prix Sade 2023.

Finaliste du prix Mémorable 2023.