BAKASABLE

Ugo Riou

« Nostalgie de l’enfance, de la cave, espace de la violence animale et machine à raconter.
Je tourne autour, je tourne dedans. Comme un tricycle au fond d’une fosse. »

Sur fond d’une guerre supposée totale, des enfants aux attitudes d’adultes sont piégés dans une classe tenue par une maîtresse excentrique, dont le rôle est de tout leur désapprendre.

Contraints de jouer une pièce de théâtre faite de vide, nous les verrons évoluer dans cet univers de faux-semblants, fait d’une bouffonnerie acide et réjouissante. Et derrière tout cela, une profonde remise en question de la notion de « roman ».


Sensible, inquiétante et drôle à la fois, cette fable baroque est unique en son genre.

21 € — 160 pages — Parution : 05/04/2024 — ISBN : 9782956166054 — Format : 13 x 18 cm
1er tirage — Impression offset : Corlet — Papiers : Fedrigoni — Graphisme : AAAAA Atelier

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L’auteur :

Ugo Riou vient du milieu des années quatre vingt-dix.

En promenade, il revient parfois poser sa valise dans sa ferme natale du Finistère. Enthousiasmé par toutes les formes d’art déconcertantes, c’est la musique noise et les dessins d’enfants qu’il préfère. Lorsqu’il n’écrit pas, il lui arrive d’écosser les petits pois.

Son univers littéraire allie fantasmagorie bouffonne et effusion poétique.

Bakasable est son premier roman


L’extrait :

« La maîtresse a commencé à nous bourrer le mou avec l’avenir alors qu’on avait encore tous un pied
dans le ventre de nos mères et que, tout ce qu’on cherchait à faire, c’était de se contorsionner pour
prendre le chemin en sens inverse. Elle nous parlait d’un point à l’horizon et nous demandait de nous
y acheminer. Nous, tout ce qu’on voulait, c’était retourner à la cave. Pour s’oublier à nouveau dans
le noir liquide qu’on avait déjà connu. Oublier le prêchi-prêcha de la maîtresse, oublier son point
d’horizon. S’oublier soi-même et oublier les autres.
— Allez jouer dehors les enfants, le temps est resplendissant.
— Non merci, on préfère rester au dedans.
Elle était perplexe. On lorgnait sur son gros trousseau de clés.
— Quelle cruauté maîtresse, de nous avoir sorti de là. Vous pourriez au moins nous laisser y refaire
un petit tour ? Juste le temps de la récréation.
— La belle affaire ! Si je vous laisse y refaire une escapade, je sais bien que vous n’allez pas revenir.
On ne peut pas compter sur vous. Et je ne vais pas retourner
vous y chercher moi. C’est dégueulasse de tremper ses mains là-dedans. Regardez plutôt dehors,
il y a un soleil radieux.
C’était faux, le soleil était plein de rats. Rongé du dedans. Mais il se dissimulait bien derrière
le maquillage de sa surface étincelante.
— Maîtresse, rendez-nous nos caves !
— Jamais ! À qui j’adresserai mon instruction si je vous laisse retourner d’où vous venez ?
Les insultes pleuvaient sur la maîtresse. On devenait hargneux. Prise de panique,
elle balançait alors les clefs de nos caves dans le tableau et reprenait tranquillement
le cours de sa leçon. Pendant ce temps, on se morfondait de plus bel en silence.
— Vous êtes sûr que vous ne voulez pas aller vous amuser un peu dehors les
enfants ? Le grand air vous fera le plus grand bien.
— Moi le grand air, je lui pisse dessus.
— Roh, Gauthier, voyons.
On riait tous nerveusement. »

On en parle :

Vanity Fair

« Bien sûr, ce livre est un bijou pour des lecteurs qui ne se contentent pas d’une littérature consensuelle et préfèrent être percutés par ce grand n’importe quoi caustique et touchant. » Hugo Wintrebert

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Actualitté

« Forcés d’incarner des rôles dans une représentation théâtrale dénuée de substance, ils vont progresser dans un décor d’illusions, caractérisé par une ironie piquante. » Hocine Bouhadjera

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Des prix ?